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Premier cercle de tambour

J'ai écrit ce texte en 2017, après un des premiers cercles de tambours auxquels j'ai assisté, alors que je commençais la fabrication de ces instruments. Si, toi aussi, tu découvres le tambour, peut-être y trouveras-tu un écho à tes expériences.


Le son du tambour retentit dans la nuit. Grave, puissant, rythmé.


Nous sommes une dizaine, en cercle, autour de différents objets représentant la nature : plumes, pierres, fleurs. Yeux clos, nous écoutons la vibration des tambours. Elle danse autour de nous. Elle nous ancre et nous emporte. Elle nous murmure des secrets depuis longtemps oubliés.


Une voix s’élève, une voix d’homme. Aussi puissante que le tambour. Sa vibration m’appelle. Je lui réponds en écho.

Les mots ne sont pas nécessaires, la mélodie raconte l’histoire. La voix seule se charge des émotions. Sans attentes, la voix s’élève pour libérer ce qui a été trop longtemps restreint. Le chant sans paroles se fait plus fort. L’étonnement laisse la place à la peur, à la colère, et puis au soulagement, à la joie et enfin à l’amour.

J’entends les autres autour de moi. Comme une communauté ou une tribu enfin réunie. Une meute de loups. Le cerveau disparaît pour laisser place à l’instinct.

Le tambour éveille et réveille. Il titille l’âme et lui permet de se révéler. Il met au repos notre humanité pour accueillir quelque chose de plus grand.

***

Le monde que j’ai connu semble disparaître dans cette vibration. Un monde nouveau, spirituel, s’ouvre à moi. La tentation de m’y laisser emporter est grande. Mais la peur de caresser la folie me retient. Les jugements me font peur. Et l’inconnu aussi. Cette impression de n’avoir aucune idée de ce que je fais, de ne pas pouvoir l’expliquer. Mais pourtant, au fond de moi, être sûre. Plus sûre que je ne l’ai jamais été.

Saurai-je aller au-delà de ce que les autres pourraient penser ? Saurai-je ne rien écouter d’autre que cette conviction intime ? Ces doutes divisent mon être. Faire le pari, essayer. Juste pour voir. En prenant le risque que le retour en arrière n’existe pas.


Photo: Fire Dance de William Robinson Leigh

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