Je suis toujours touchée par les hommes qui parcourent les chemins de la conscience. Leur manière de vivre cette traversée est différente de celle des femmes, mais tout aussi belle : derrière les gros muscles et la confiance apparaissent une vulnérabilité et une douceur qui apaisent le coeur (les clichés ont parfois un fond de vérité …)
C’est ce que j’ai ressenti pendant ma conversation avec Thierry, lorsqu’il m’a contactée pour rencontrer son troisième tambour. Découvrant un homme fervent amateur de tambour, je n’ai pas pu m’empêcher de l’interroger sur son rapport à cet instrument magique.
Magnétisme, tambour, hypnose, yoga, écriture, méditation et même Koh Lanta, mon invité du jour touche à tout et nous parle avec amour du tambour qu’il a découvert lors d’une Hutte à Sudation au Canada.
Bon voyage !
Rencontre
Décris-nous ta première rencontre avec le tambour
Ma rencontre avec le tambour s’est plutôt traduite par son « Son et vibration » lorsque j’habitais au Canada.
Lors de ma première Hutte à Sudation avec la Nation Cree, en prémices, lorsque le feu crépitait et que les pierres chauffaient ( les Grands Mères) plusieurs tambours sont entrés en vibrations, au rythme du coeur, et tout de suite ce fût comme évident, des ressentis et perceptions, qui se traduisaient par le Son.
Peu après j’eu l’occasion de fabriquer mon propre tambour en peau de Bison, puis mon père m’en offrit un double en cheval, puis est arrivée Caroline avec mon tambour en Cerf.
Ta pratique
A quoi ressemble ta pratique personnelle du tambour ?
On ne m’a jamais appris à en jouer, à part quelques protocoles de « sons ». J’écoute mon coeur.
Je joue avec mon tambour tout doucement chaque matin à la fin de ma pratique, et je lui parle souvent, ainsi qu’à l’animal qui en est fait, je lui rends hommage, et je l’ai, lui et son souffle en vision à chaque fois.
Je pratique par plaisir et par besoin, cela fait partie de mon quotidien, je dirais que c’est plus la vibration du Son qui m’interpelle, plus que le Son lui-même.
Où joues-tu du tambour ?
Lorsque j’en joue avec d’autres personnes, c’est lors de Cérémonie, mais hormis ces moments là, c’est seul que je pratique chez moi ou dans notre grange dans la montagne, au coin du braséro sous le ciel étoilé - oui, très cliché, mais c’est ça.
Pratiques-tu avec une intention ou de manière complètement libre ?
Oui tout est fait avec intention.
As-tu une ou des anecdotes significatives / surprenantes à partager ?
Le tambour craque fortement tous les soirs vers 20H30, et au moment où je médite le matin vers 5h, tous les jours.
En quoi est-ce différent de jouer seul.e ou à plusieurs ?
Lorsque je joue seul, l’ancrage est profond et l’animal tout de suite présent, à plusieurs, un égrégore se fait, mais l’animal n’est pas là.
Plus généralement
Que représente, pour toi, le tambour ?
Le Tambour représente pour moi le coeur de la Pachamama, Wakatonka, notre Mère la Terre Gaîa, son coeur. Jouer du tambour me relie directement à elle, au point de la sentir respirer sous mon corps, comme lors des huttes à sudation
Faut-il être chamane pour jouer du tambour ?
Nul besoin d’être Chaman, c’est le Tambour qui nous appelle, et l’animal nous offre ses oripeaux. Lorsque l’on a son tambour, en provenance d’une personne comme toi, lorsque le tambour est fait avec intentions et bienveillance, je ne pense pas que l’animal ait souffert.
Des références à proposer ? (livres, films, formations, praticiens, etc)
Pas spécialement de références hormis quelques livres connus: Le Cercle des Guérisseuses de Jean-Philippe de Tonnac, Mère de Laurent Huguelit, Mon Initiation chez les Chamans de Corine Sombrun, Sagesse Amérindienne de Dhyani Ywahoo
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